La syphilis qui, rappelons-le, peut provoquer des AVC, la cécité, des paralysies et in fine la mort, a touché 3 001 personnes en 2012 et 5 228 en 2015. Sur la même période, 41 193 personnes ont été infectées par la bactérie responsable de la gonorrhée.
Les professionnels de santé anglais sont très inquiets devant la recrudescence des cas de syphilis et gonorrhée dans un contexte où le niveau des autres MST reste très élevé.
Les chiffres publiés en 2016 font état d’une augmentation de 76% des diagnostics de syphilis et de 53% de ceux de gonorrhée entre 2012 et 2015. Pour la seule année 2015, on a recensé 20% de cas supplémentaires de syphilis et 11% de gonorrhée.
D’une manière générale, les MST sont à leur plus haut niveau, que ce soit dans la population hétéro ou homo. Ces données ont incité les responsables de la santé publique à renouveler leurs appels au dépistage systématique chez toute personne adepte des relations sexuelles occasionnelles, ainsi qu’à renforcer la lutte contre les rapports non protégés.
Les associations caritatives craignent que la réduction des budgets alloués aux services de santé ne sape les progrès qui avaient été faits en matière de dépistage. La baisse de 3% des cas de MST observés entre 2014 et 2015 était trompeuse car résultant d’une diminution du nombre des dépistages et donc des diagnostics, notamment pour la chlamydia. Malgré les recommandations de contrôle maintes fois réitérées, seulement 1 jeune homme sur 7 et 1 jeune fille sur 3 ont fait un test de dépistage du chlamydia en 2015.
La syphilis qui, rappelons-le, peut provoquer des AVC, la cécité, des paralysies et in fine la mort, a touché 3 001 personnes en 2012 et 5 228 en 2015. Sur la même période, 41 193 personnes ont été infectées par la bactérie responsable de la gonorrhée.
Pour Gwenda Hughes, responsable du département MST des services de Santé Publique Anglaise, il faut faire davantage pour sensibiliser la population sur les risques liés aux relations sexuelles non protégées et les exhorter à utiliser les préservatifs qui restent le moyen de lutte le plus efficace.
Il est certain que ces chiffres doivent inciter les pouvoirs publics à rendre les services de santé plus accessibles. Comme le précise Geneviève Edwards, haut responsable de l’association caritative Marie Stopes UK, "Quand la baisse du pourcentage des diagnostics du chlamydia est due à un recul des dépistages et non à une diminution réelle des cas, nous risquons de perdre le terrain gagné après des années d’investissement dans le programme de détection de l’infection. Cela sera très coûteux, perturbant pour les malades, et contre-productif. "
Quant à la directrice générale du Planning Familial, Nakita Halil, elle en appelle au bon sens du gouvernement anglais en lui demandant de faire les investissements nécessaires en matière de santé sexuelle, et rappelle leurs obligations aux autorités locales qui doivent à tout prix débloquer des fonds en faveur de la prévention et de l’éducation.