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Implants mammaires et dangers

Le docteur Maurice Mimoun dans une interview accordée au Figaro fin 2018, dénonçait le flou entourant les notions de macro et micro texturation, remarquant qu’entre les deux le classement était arbitraire et relevait essentiellement de l’appréciation des fabricants.


Implants mammaires, esthétique, éthique et santé.


Hormis les cas de malformations congénitales, telles l’asymétrie mammaire ou le sein tubéreux et ceux faisant suite à une mastectomie, la nécessité d’en passer par la pose d’un implant mammaire n’est pas toujours justifiée, par exemple, lorsque seule la taille du bonnet est en jeu. Malheureusement de nombreuses femmes subissent le diktat des standards de la mode et développent des complexes qui leur rendent la vie pénible et parfois même insupportable. Il est certes légitime de prendre en considération la souffrance psychologique de ces femmes complexées et plus encore d'user de talent et de savoir-faire pour leur venir en aide, mais sous couvert de compassion, pointe trop souvent la raison économique.


En parcourant les divers forums dédiés à la plastie mammaire d’augmentation, on se rend compte que la déception l’emporte fréquemment. À mots couverts, le plus souvent s’y exprime la discordance entre le bonheur fantasmé et celui ressenti une fois la pose des implants réalisée. Alors que le résultat final est généralement correct, ou du moins conforme à ce que l’on est en droit d’attendre aujourd’hui, le mal-être qui habitait ces opérées déçues semble toujours aussi intense. La question de leur « défaut » anatomique n’était que le symptôme d’un mal plus profond que l’augmentation mammaire n’était pas en mesure de soulager. Si la compétence technique de la plupart des chirurgiens ne peut être mise en doute, leur manque de connaissances des troubles psychologiques susceptibles d’affecter certaines de leurs patientes l’est plus sûrement. La dysmorphophobie, qui se caractérise par une angoisse irraisonnée centralisée sur un défaut physique imaginaire, est de toute évidence à la source de nombreuses demandes de rectification mammaire. Une approche holistique de leur problématique aurait donc permis de leur proposer les bonnes solutions, à savoir des thérapies de restauration de leur image corporelle.


La texturation et le lymphome anaplasique à grandes cellules.


Après le scandale des prothèses mammaires frauduleuses PIP, nous pouvions espérer que les autorités sanitaires feraient preuve d’une vigilance accrue et que l’homologation des implants ne se déciderait plus scrupuleusement. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. En 2018, le Docteur Christian Marinetti, lanceur d’alerte à l’origine de l’affaire PIP, évoquait sur France Info des risques de cancer, rares mais agressif, qui affectent les ganglions lymphatiques et les organes : le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC). En cause, le modèle de prothèse mammaire de type texturé « Biocell » de la marque Allergan. Malgré les affirmations des fabricants assurant que les implants de dernière génération ne présentent aucun risque pour la santé, le docteur Marinetti rappelait qu’avec le temps, toutes les prothèses ont tendance à laisser fuir un peu de leur contenu et précisait que même infime, la diffusion de silicone est en mesure de provoquer des désordres immunologiques et des lymphomes. Entre 2007 et 2016, 85% des prothèses mammaires implantées étaient texturées et contenaient, à quelques exceptions près, du gel de silicone. Notons que des cas de LAGC ont été signalés dès 2011 !


Le 5 Avril 2019, l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé), a enfin réagi et décidé de retirer du marché les implants mammaires de texture équivalente à l’enveloppe Biocell d’Allergan, et ceux à surface recouverte de polyuréthane. Selon les instigations menées par l’agence, il appert que plus l’implant est texturé, plus le risque de survenue de LAGC est important. Pour répondre à toutes les questions que ne manqueront pas de se poser les porteuses de ce type d’implant, un numéro vert a été mis en place : 0 800 71 02 35. Par ailleurs la liste des implants mammaires concernés est disponible sur le site ansm.sante.fr


Si on ne peut que se féliciter de la décision de l’ANSM, seule la macro texturation des implants mammaires est mise au ban de la fabrication. La micro texturation reste donc possible, sans que l’on en connaisse ni la raison scientifique ni à quoi correspond exactement cette appellation. Le docteur Maurice Mimoun dans une interview accordée au Figaro fin 2018, dénonçait le flou entourant les notions de macro et micro texturation, remarquant qu’entre les deux le classement était arbitraire et relevait essentiellement de l’appréciation des fabricants. Il concluait par une déclaration sans ambiguïté : « Mon opinion est qu’il faut arrêter complètement la texture ».


D'autres scandales à venir ?


Compte tenu de l’évident laxisme qui règne dans le secteur de la chirurgie esthétique d’augmentation mammaire, nous devons nous attendre à d’autres scandales dans les années à venir. Une étude publiée en janvier 2019 dans Annals of Surgery – US FDA Breast Implant Postapproval Studies – et s’appuyant sur l’analyse des données médicales de 100 000 femmes, dont 80% étaient porteuses d’implants en silicone, a révélé qu'elles présentaient un risque accru de développer maladies auto-immunes et cancer de la peau :


  • le syndrome de Gougerot-Sjögren, risque multiplié par 8 ;

  • la sclérodermie, risque multiplié par 7 ;

  • la polyarthrite rhumatoïde, risque multiplié par 6 ;

  • le cancer de la peau, mélanome, risque multiplié par 4.


Il est important de noter que de par leur liaison avec un désordre du système immunitaire, les maladies auto-immunes sont cause d’un sur-risque de lymphomes.



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