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Un petit colibri peut faire la différence !

Pourquoi L'Alternative a-t-elle choisi d'illustrer son logo avec un colibri ? Parce qu'en toute chose, ce n'est ni la taille, ni la force qui compte, mais la volonté de "faire sa part".

Nous sommes tous(tes) des colibris et devons nous aussi faire notre part.


Un jour, dit une légende amérindienne, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! "

Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part."


Le sacerdoce des associations de lutte contre les violences faites aux femmes : pallier les lacunes de l'État et la justice française.


S'il est vrai que #Metoo et sa version française #balancetonporc ont contribué à lever le voile sur les violences que subissent les femmes au quotidien, dans les faits, et nous le constatons chaque jour, les victimes de violences sexuelles, sexistes et conjugales ne sont ni suffisamment entendues, ni correctement protégées.


À ce jour, ce sont 60 femmes qui ont été assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint.


Chaque fois que le couperet tombe, le même constat scandalise : chaque fois ou presque, les victimes avaient déposé moult plaintes et mains courantes. Chaque fois les tueurs présentaient les mêmes caractéristiques. La plupart étaient déjà connus des services de police pour des faits de violence, d'agressions, de menaces de morts, de harcèlement, de violation de domicile ou dégradation de bien des victimes. Certains détenaient une arme à feu. Chaque fois, le violent a frappé suite à une dispute, une séparation ou un divorce et chaque fois, la victime a été abandonnée à son sort, parfois assassinée sous les yeux de ses enfants.


C'est tout une chaîne de responsabilité qui porte le poids de ces drames, des pouvoirs politiques et législatifs aux diverses instances judiciaires. Les mesures pleuvent et glissent sur les victimes comme sur les plumes d'un canard. Grenelle, lois, amendements, rien ne semble pouvoir éradiquer ce fléau en dépit de constantes logorrhées et "coups de com" des responsables politiques. Les moyens financiers et humains dédiés à la lutte contre les violences faites aux femmes sont dérisoires au regard de l'ampleur d'un phénomène qui ne cesse de progresser. Les associations peinent à obtenir des subventions, certaines leur sont retirées au moindre changement de ligne politique des municipalités. Alors pour ces femmes en danger de mort il ne reste parfois que l'ultime recours : tuer leur bourreau. Le récent procès de Valérie Bacot est emblématique de cette velléité des gouvernements successifs à protéger les femmes et les enfants victimes de violences.


Selon Marlène Schiappa, il semblerait que « pas un [pays] n’a réussi à éradiquer les violences conjugales ».


Dans un article de L'Obs publié le 2 juillet dernier, la Ministre déléguée chargée de la Citoyenneté annonce un réseau mondial des forces de l’ordre contre les violences conjugales. Cette coalition est censée permettre aux pays de partager des « bonnes pratiques » en matière de détection des risques et de prise en charge des victimes. Une vingtaine de pays auraient déjà l’intention de rejoindre ce réseau.


Mais que sont-ils donc censés échanger comme « bonnes pratiques » alors qu'ils n'ont pas réussi à éradiquer les violences conjugales ?


Les bonnes pratiques consisteraient pour commencer à :


  • accueillir les victimes correctement et enregistrer leur plainte ;

  • ordonner une fouille du domicile et confisquer les armes blanches et armes à feu. Si détenues illégalement, appliquer la loi ;

  • condamner plus lourdement les auteurs reconnus coupables de violences sexuelles et conjugales ;

  • interdire l'accès d'un conjoint violent au domicile conjugal à sa sortie de GAV et jusqu'à la prononciation du jugement ainsi qu'à sa sortie de prison ;

  • étendre massivement l'utilisation de bracelets anti-rapprochement ;

  • retirer automatiquement l'autorité parentale aux conjoints violents ;

  • exercer une surveillance rapprochée des conjoints mis en cause ayant déjà fait l'objet de plaintes ou condamnations pour violences conjugales et/ou violences sexuelles.


Les bonnes pratiques consisteraient surtout à appliquer les lois existantes et à faire une priorité de la protection des femmes et des enfants. Elles viseraient à prendre plus à cœur leurs souffrances et à tout faire pour y remédier. En l'état actuel des choses, le sentiment général penche plutôt vers un relativisme plus prompt à défendre les agresseurs qu'à rendre justice aux victimes.


C'est pourquoi, dans l'attente (lucide) d'une réelle portée des mesures du gouvernement, seules des actions communes concrètes et coordonnées des citoyens(nes) engagés(es) dans cette guerre impitoyable qui broie tant de victimes feront la différence.


Cette allégorie du colibri est parlante à plus d'un égard.


Notre société paraît "impuissante" face à cet "immense incendie de forêt" que sont les violences faites aux femmes et aux enfants et seul, on n'a pas le pouvoir d'y changer grand chose. Le colibri le sait, ce ne sont pas "ces quelques gouttes d'eau qui éteindront le feu", mais en dépit de cela, il "fait sa part". Si collectivement, massivement, chacun(e) fait la sienne, il deviendra possible de le circonscrire.



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